Il y a les anti-linux et les pro-linux. Pour les premiers, la multitude de distributions est un bazar sans nom, pour les seconds, la diversité est une richesse. Petit tour d’horizon.
C’est quoi une distribution Linux ?
Linux, ou plus exactement GNU/Linux (que nous simplifierons par Linux par la suite), c’est un noyau (kernel en anglais). C’est pour cela que l’on parle de « distributions » que d’OS en parlant de Linux. Les distributions reprennent des noyaux Linux (celui qui leur semble pertinent pour leur modèle de développement), et y ajoutent leur manière de voir un OS. Android est une distribution Linux, adaptée aux usages des téléphones (notamment), Debian en est une autre, Ubuntu…etc…
La diversité, un atout ou un avantage ?
Tout dépend de votre objectif. Si vous souhaitez quelque chose de monolithique, adapté au matériel que vous (développeur d’OS) souhaitez supporter ; la diversité est un frein à votre modèle de développement. C’est ainsi que Apple développe et construit lui-même son OS et ses ordinateurs Mac. Tout fonctionne dans les limites de ce qu’a décidé et prévu (en terme de stratégies marketing et de développement) Apple.
Microsoft, après les années 80 et 90 synonymes d’ouverture (afin de mieux asseoir un monopole), semble depuis quelques années (Windows 8 et 10) se développer sur le même modèle. Un OS pour un ensemble de matériels identifiés comme nécessairement « compatibles » ; les détenteurs de matériels obsolètes ou non compatibles devront passer à la caisse.
GNU/Linux c’est tout l’inverse
À la volonté de restreindre les possibilités matérielles, GNU/Linux répond normes universelles, à la volonté de stratégies marketing, GNU/Linux répond documentation la plus large possible, bien commun et fin de l’obsolescence programmée. Petit exemple, essayez de faire fonctionner un lecteur de disquette 5¼ sur un PC équipé de Windows 7 ! C’est aussi pour cela que les distributions Linux sont présentes sur 99% des supercalculateurs. Linux est adaptable à souhait, pour peu que les constructeurs respectent un minimum de normes communes, ou qu’ils contribuent à ces mêmes normes en développant en open-source leurs innovations.
Qu’est-ce que je choisis alors ?!?
Tout dépend de vos usages. Si vous souhaitez un supercalculateur, des distributions Linux, déjà éprouvées par un nombre conséquent de personnes sont disponibles. Si vous souhaitez une distribution pour de la bureautique, vous avez le choix… Donc, comme si vous partiez en voyage, prévoyez juste un peu votre destination, ce que vous souhaitez voir, et partez à l’aventure.
Oui, mais moi ce que je veux c’est un truc qui marche direct !
Comme pour la plupart des personnes, linuxiens ou pas, si vous achetez une machine, vous vous attendez à ce qu’elle fonctionne directement. De nombreux revendeurs comme DELL par exemple vendent des ordinateurs avec Linux (Ubuntu) pré-installé dessus.
Les distributions Linux permettent de faire fonctionner du matériel répondant à des normes universelles. Donc, d’une certaine manière, à vous de faire attention à ce que les pratiques marketing des uns ou des autres ne remettent pas en cause votre pouvoir sur du matériel informatique. À vous de savoir s’il vous faut du gasoil ou de l’essence dans votre moteur. Vous avez le pouvoir sur votre matériel et système, pas l’inverse. Rassurez-vous cependant, la plupart des distributions Linux font fonctionner la plupart du matériel informatique dès le départ sans installation de pilotes supplémentaires ou de mise à jour en ce sens. Les seuls soucis que l’on peut rencontrer sont parfois graphiques (la toute dernière carte graphique à la mode, et encore cela s’est très bien amélioré depuis), voire sur le wifi (mais c’est de plus en plus rare). Les dernières imprimantes fonctionnent très bien.
C’est un de ces bordels !
Non, pas trop. Au milieu des Debian, Ubuntu, Fedora, Arch, Suse… Il y a quelques grandes familles à comprendre, surtout liées à leur modèle de développement, de mise à jour…
La grande famille des Debian (dont Ubuntu, Linux Mint, Elementary OS… font partie), caractérisée par les fichiers .deb pour installer des paquets logiciels.
La famille des RedHat (Fedora, Mandriva, Mandrake, Mageia…), avec les fichiers .rpm pour les paquets logiciels.
Les Arch-Linux (Manjaro, Chakra…), avec les fichiers .aur et une gestion très proche des récents développements de la communauté.
Pour plus de clarté, je passe sur les Gentoo, CentOS et Slackware (même si j’ai un petit faible pour cette dernière avec laquelle j’ai commencé à m’intéresser à GNU/Linux).
Voici un résumé graphique :
Et un autre plus complet :
En conclusion ?
Le choix de changer de système d’exploitation n’est pas anodin. Il impacte votre quotidien avec votre outil informatique. Linux est différent, et il faut se préparer à apprendre de nouvelles choses, se débarrasser de mauvaises habitudes ou pratiques. On ne change pas de système d’exploitation comme de chemise, dites-vous que c’est comme changer de voiture.