Nous allons parler de ces quelques villes qui font le choix d’adopter plutôt des systèmes d’exploitation libres (GNU/ Linux ) que du tout Microsoft ou Apple (mise à jour le 12 juillet 2022).
Les villes qui adoptent Linux
Changer toute une infrastructure informatique relève souvent d’un challenge important. Outre les incompatibilités possibles avec des documents anciens, du matériel déjà acquis, la formation des équipes à de nouveaux outils est primordial.
Le cas de Munich
Munich est un cas d’école pour plusieurs points. Confrontée à la fin du support annoncé de Windows XP, la ville a fait un choix drastique : abandonner Windows pour ne travailler qu’avec Linux. Le développement de leur propre distribution, LiMux, est un modèle d’adaptation montrant qu’une distribution Linux est adaptable à beaucoup de contextes et de lieux de travail, permettant une réelle flexibilité entre le logiciel et les besoins évoqués. Lancée dans la foulée de l’abandon par la ville des logiciels Microsoft en 2003, son développement a permis de nombreux aller-retours entre les développeurs et les besoins des équipes techniques de la ville, offrant une masse d’informations pratiques, pragmatiques, tirées d’expériences du quotidien des salariés.
Cette initiative qui a permis d’économiser pas mal d’argent en licences, trouve quelques limites à cause d’une pression politique importante. Microsoft souhaiterait faire de la ville de Munich son nouveau siège social et presse les équipes municipales à abandonner son initiative. L’équipe municipale à la vue du coût d’une migration en sens inverse était peu encline à se laisser bercer par les promesses de Microsoft. Mais une alternance politique aura eu raison de son basculement. Le nouveau maire ayant été une des personnes ayant réalisé une étude très négative sur la migration des agents… et le nouveau siège de Microsoft Europe a migré à Munich…
Fontaines
Depuis 2001, la ville de Fontaines (Isère, 22 000 habitants dans l’agglomération grenobloise) mène une réflexion sur l’adoption de logiciels libres. La logique de la migration est une migration qui laisse toujours le choix aux utilisateurs. Plusieurs phases ont été nécessaires et la migration est toujours en cours.
La première phase, transparente pour l’utilisateur, est celle de la migration des logiciels d’infrastructure, serveur de mails, de fichiers, gestion de site internet… La seconde partie de la migration concerne les logiciels utilisés par les utilisateurs. OpenOffice remplace progressivement la suite Microsoft Office et des sessions de formation avec pour thème « Comment faire sur OpenOffice ce que je sais faire sur MS Office ? ». Quelques soucis sont encore à résoudre, des logiciels « métiers » ne sont pas compatibles et nécessitent encore le système Windows. La dernière phase est celle du système d’exploitation, là aussi, en prenant en compte les réticences des utilisateurs la migration se fait en douceur. « En 2018, 70% du parc aura migré », estime Nicolas Vivant est directeur du système d’information à la mairie de Fontaine.
Vicenza
La ville de Vicenza fait partie de la longue liste des villes italiennes ayant déjà migré (La région d’Émilie Romagne, Turin, Udinese…). Cette fois, c’est la distribution Zorin OS, connue pour son approche graphique très similaire à celle des Windows (avec les menus qui vont avec).
http://itsfoss.com/vicenza-windows-zorin/
Si ce thème vous intéresse, la liste des « adoptants de GNU/Linux » vous permettra de mieux mesurer le phénomène, et pourquoi pas, de l’interroger.
Pour aller plus loin,
L’initiative Territoires Numériques Libres permet d’encourager ces migrations à l’échelle française.
Grâce à Jérôme Herbinet, nous avons aussi cette liste des « adoptants de GNU/Linux » sur Wikipédia !
Merci !